8 avril 2018 à 21:44

U18 : LES HEROS DE L'AEROPOSTALE

Bonjour à tous et aux autres aussi.

Quand vous atteignez l'entrée de Biscarrosse vous ne pouvez pas le rater. Planté en plein centre du premier rond-point, un hydravion semble s'être posé sur une piste de quelques mètres carrés d'herbe. Cet étrange oiseau ventru rappelle que c'est, non loin de là, que Latécoère, ses techniciens et ses pilotes ont mis au point ces avions capables de se poser sur l'eau sans se transformer, eux en bathyscaphe et vous en croquettes à requins.

Si le nom de Latécoère est bien connu dans le domaine de l'aviation, il le doit aussi et surtout aux pilotes de légende qui ont, au péril de leur vie et au sortir de la 1ère guerre mondiale, tracé les premières lignes aériennes, transportant courrier puis passagers, au dessus des montagnes, déserts et océans. Pour résumer, lorsque vous recevez de Sydney, d'Argentine, de Bali ou des Etats-Unis une carte postale que vous magnetez sur votre frigo pendant quelques mois, c'est à Antoine de Saint-Exupéry ou à Jean Mermoz, entre autres, que vous le devez. Ce sont eux qui, les premiers, ont créé ces liaisons dangereuses qui semblaient alors irréalisables. Je vous parle là d'une époque où prendre l'avion relevait plus de l'inconscience et de l'humeur suicidaire que du désir de découvrir le monde.

Ah Saint-Ex ! Ah Mermoz ! J'ai, gamin, longtemps admiré ce dernier jusqu'à ce que je tempère mon enthousiasme, en lisant une biographie objective de l'aventurier, et que je découvre qu'il avait aussi piloté un de ces partis nationalistes plus ou moins nauséabonds, ayant fleuri pendant l'entre-deux guerres. Comme quoi on peut atteindre les sommets tout en volant très bas. Pour ma part, et dès mon premier vol sur le vieux coucou du manège d'une fête foraine, me refusant à lâcher le manche, au risque d'attraper la queue de Mickey, j'ai compris que le ciel me serait à jamais inaccessible. Question de conviction sûrement. De vertige aussi sans doute. De courage peut-être.

Laissant à Mermoz ses opinions politiques d'un autre âge (et pourtant si actuelles) et tout en continuant d'admirer le pionnier qu'il était aussi, c'est vers Saint-Exupéry que s'élèvent mes pensées aujourd'hui.

Eh oui, il y avait en effet comme 11 petits princes sur la pelouse hier. Loin des sables du désert, la pelouse détrempée avait de quoi nourrir des centaines de moutons, je vous fais pas un dessin. Face à des adversaires difficiles à apprivoiser, ils ont sué sang et eau pour obtenir ce résultat positif qui les fuyait depuis des réverbères. Pour cette équipe hier, point d'allégories et autres figures philosophiques, que du réalisme. A la mine. Ou au charbon si vous préférez. Pour la philo, ils verront, pour la plupart, dans un an.  Moi, j'ai dû parfois me pincer pour croire ce que je voyais. "On ne voit bien qu'avec son coeur" dit l'auteur. "Oui et avec des lunettes aussi" renchéris-je en essuyant les miennes sous la pluie battante, ayant bien saisi les vertus métaphoriques de la chose et laissant libre cours à la poésie évanescente qui m'habite. En un mot.

C'est forte de ce résultat positif  (3-3) que la troupe a repris le long chemin du retour, veillant à éviter serpents, moutons et renards aperçus tout au long de la route.

Je soumets, sous forme de conseil à ces jeunes courageux, une autre citation de Saint-Ex : 

"L’avenir, tu n’as pas à le prévoir, mais à le permettre." M'est quand même avis, vu la conjoncture, qu'il serait bon de leur filer un coup de main...

Bonne semaine à tous et aux autres aussi.

A très vite.

jean

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